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dimanche 19 février 2012

Sonagramme, ou quand la musique devient image

Le sonagramme. Le sona-quoi?

Le sonagramme! Grosso-modo, le sonagramme, c'est la représentation d'un son en image, par le biais d'un espèce de graphique.

Voyez plutôt:

(Ceci est un chant d'oiseau)

Le temps est en abscisse (en secondes il me semble bien), la fréquence en Hz(hertz) en ordonnée. L'intensité -si le son est fort ou pas, c'est quand on constate un amas important de points. Ici, les grosses taches rouges, jaune et magenta, c'est le chant de l'oiseau. Le bleu, ça doit être du bruit, et les "reflets" magenta du chant, ça doit être soit du à une très légère reverb', ou alors l'oiseau en question chante plusieurs notes pas bien fortes en même temps. Les amas importants sont entre 1500 Hz et 5000Hz. Il y a aussi beaucoup de sons qui atteignent 3000 Hz entre 2s20 et 2s70. On peut deviner avec ce spectre que l'oiseau en question chante au moins un Fa#, un Sol# et un Ré# (en gros).
Il faut savoir qu'il y a des fréquences qu'un humain ne peut pas entendre. On est sensible qu'aux fréquences qui se situent entre 20hz et 20 000 Hz soit 20kHz. 20Hz étant les sons graves, 20kHz étant les sons très aigus.
A titre personnel, j'entends les sons de 19Hz. J'ai pas testé pour les sons très aigus. C'est très désagréable. La sensibilité aux fréquences? Ça dépend des personnes, de l'âge.

Pourquoi le sonagramme?

Je m’intéresse aux sonagrammes pour ces deux raisons:
1- On est sur un blog d’expérimentations sur le son, donc si il y a moyen de faire mumuse avec la représentation graphique du son, y en a bon.
2-Ayant une formation artistique (domaine des Arts Appliqués, pas de la musique), le sonagramme est un bon moyen pour moi d'allier le son et l'image autrement que par de l'animation. Artistiquement parlant, cette expérience graphico-musicale aura bien plus d'impact qu'un clip de musique, ou c'est l'image qui sert le son.

Expérience... "graphico-musicale"?

En effet, je pense que vous l'avez déjà compris, j'envisage de représenter un symbole, un logo, voire du texte ou quelque chose de beau graphiquement grâce à des sons qui dessineront un spectre sur un logiciel de son. C'est le dessin qui fait la musique, et ainsi, l’œuvre graphique sera également représentée dans sa forme fugitive: la musique. Elle s'inscrira donc dans la dimension matérielle et immatérielle tout en restant dans les deux cas, une image perceptible par deux des sens: la vue et l'ouïe.
Pour dessiner cela, il faudra donc maitriser le son, et sa structure (Fréquence+Intensité+Longueur).
Comprendre la représentation graphique d'un son pour qu'elle serve l'image.
Le son permettra la matérialisation du symbole ou bien du texte: le son sert l'image.
L'image, elle, permettra de composer un morceau aux sonorités remarquables. Ces sonorités seront l'aspect impalpable de l'illustration; l'image crée sa musique.






Pourquoi ce projet?



En tant que compositeur amateur, a chaque fois que j'enregistrais une partie chantée ou autre, les signaux sinusoïdaux m'ont toujours intrigué; Je m'amusais à parcourir la bande son pour constater les montagnes et les vallées qu'on produit le son.



Évidemment, de manière empirique, je comprenais grosso-modo le principe de ce graphique -comme tout le monde:
Un coup de percu violent, et voilà une montagne. Un silence, et voilà une plaine.


Sans trop faire attention, je me disais "Ce serait marrant de dessiner avec ce graphique".
Ne connaissant que les signaux sinusoïdaux, je me rendais bien compte qu'il était impossible de "dessiner" quelque chose autre que "des montagnes et des vallées", avec cette ligne continue qui ne va que de gauche à droite.



Et puis, par hasard, je prends connaissance de l'existence du sonagramme grâce à une vielle légende du net, un mythe qui pourrait devenir un bon p'tit scénar' sympa de film ou de B.D:


"Le syndrome Lavanville".


Vous pourrez toujours aller chercher plus d'info sur ce mythe (merci Google), mais je me permet d'en faire un bref résumé.


C'est l'histoire d'un ado -ou pré ado, je ne sais plus- qui décède d'une hémorragie interne. Certains disent même que ce pauvre garçon est mort d'un suicide après être entré dans un état de rage formidable. Son copain de toujours, lui, essaie de comprendre la mort de son bon vieux poto.
C'est en fouillant dans son historique, entre deux sites érotiques, qu'il trouve un lien étrange.
Ce lien donne sur une des musiques de la Bande Originale d'un jeu vidéo: Pokemon Rouge/Bleu/Verte sur Game Boy Color. Un jeu vidéo innocent. Enfin c'est ce que ce dernier croyait. Cette musique, c'est le loop d'ambiance de la ville de Lavanville, la ville des morts. Cette ville insolite, loin de la ligne naïve de Pokemon fait sensation bizarre chez les joueurs: Depuis quand on parle de la mort dans Pokemon? Son copain alors, par pur hasard, découvre quelque chose de suffoquant en analysant la musique de Lavanville grâce à un spectre de son -le sonagramme justement.



Les fréquences de la ville de Lavanville laissent apparaitre quelque chose de morbide sur la piste. Ainsi, se dessine sur le sonagramme du thème de la cité des âmes perdues, un sprite de fantôme, ainsi qu'un texte écrit en langue "zarbi" "LEAVE NOW" (qui veut dire "Pars maintenant").
Cette musique, d’après le conte, rendrait dépressif et agressif. Il y a d'autres rumeurs sur cette ville comme quoi il y aurait eu 200 japonais pré-ados qui serait morts de cette musique.


La vidéo de la musique existe toujours sur internet, le lien est ICI. Les apparitions ont lieu autour de 8:50.


Évidemment, si c'était vrai, je serais mort depuis longtemps, puisque toute ma jeunesse, j'ai joué à Pokemon... Et j'ai réécouté je ne sais combien de fois cette musique pour l'étudier!


Bref, j'ai quand même vérifié si les images à l'écran étaient une blague. Après tout, rien ne prouve que ce spectre (oh le jeu de mot) est réel. Mais à ma grande stupéfaction, les sprites qui apparaissent à l'écran sont bels et bien vrais. J'ai pris soin de vous le montrer avec un logiciel de traitement de son:




Bon mon logiciel n'est pas configuré pareil que le mec de la vidéo. Mais bon, on devine bien les formes (les basses fréquences sont raccourcies, du coup ça fait une espèce d'anamorphose) 


Il est donc bel et bien possible de dessiner des choses "concrètes" avec du son grâce au sonagramme!
(Oui, j'ai raconté beaucoup de choses pour finir sur cette conclusion)


Bon il est tard (ça doit surement se voir, vu les fautes que j'ai du faire) Mais avant d'aller me pieuter, j'ai commencé a coder sur CSound: J'ai fait un fichier de musique.



On peut entendre un LA440 (pour voir a quoi ressemble la note de référence), un accord de La mineur, pour voir la place que ça prend.
J'ai également augmenté par tranche de 1 Hz de 440 jusqu'a 500 Hz pour voir ce que ça donnait. (A noter que la nuance est quasiment impossible entre 440 et 441 Hz. Un hertz de différence a cette hauteur, c'est quasiment rien). Bref, je m'attendais à voir un dégradé progressif. Mais non ça donne ça:





On a d'abord un LA. Un Silence (la colonne noire), puis un LA, un Do, un MI puis ces 3 notes ensembles. Après on a la montée progressive jusqu'à 500 Hz.

J'ai sommeil. Je continuais plus tard.